Avec ce nom qui résonnait comme un hommage indirect aux néo-antiques disques vinyles (galette noire émettant de la musique que les moins de trente ans ont fini par connaître), quand il faut traiter du phénomène vintage, FACES B* creusait forcément le sillon. Quelques années plus tard, reprise d’une réflexion antidatée. Souvenirs, souvenirs ? Que Nenni. Ces mots sonnent toujours d’actualité. Le vintage donc ? C’est, avant tout, une question de millésime. Au départ en œnologie et, très vite, dans de nombreux domaines de notre vie quotidienne. Explications sur l’invasion vintage : millésimez-moi, oui mais pas tout de suite… pas trop vite…
C’est un signe des temps. Dans une Coccinelle cabriolet nouvelle mouture, un jeune quinquagénaire trimbale sa belle amoureuse. Les deux, cheveux au vent, portent, pour lui, des Ray-Ban Wayfarer et, pour elle, des lunettes françaises de la marque aux deux C entrecroisés en mode Jackie Kennedy. Tous deux écoutent Ben l’oncle Soul. Heureux d’être là. Après un milk-shake dans un bar jazzy, ils comptent bien aller voir le film de Baz Luhrman, Gatsby le Magnifique. Voilà, le conte est bon. Le décor est planté. Nous vivons dans une société « vintageophile ». Ce néologisme en dit long sur notre état psychique. Dans cette période de crise, le citoyen-consommateur se rassure en retrouvant les œillades délicates d’un passé collectif. Tout y passe : l’art, la consommation et même la politique.